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Compte-rendu de la commission Pieds d’immeubles.

Environ 25 participants (élus ad hoc et chargés de missions, Equipe de Développement Local, représentants des bailleurs et leur structure commune de mise en location, le ‘Groupement d’Intérêts économiques (G.I.E.) PARIS Commerce’, bénéficiaires commerçants, conseils citoyen ou de quartiers, associations) étaient réunis en M18è le 11 Octobre 2019, dans le cadre de la commission bi-annuelle chargée d’informer sur les offres de locaux commerciaux en pieds des immeubles des sociétés d’économie mixte (S.E.M.) bailleurs sociaux dépendant de la Ville de Paris.
Les éco-systèmes Chambres des Métiers ou du Commerce et de l’Industrie ne sont hélas pas partenaires de cette
politique commerciale.
Des réajustements stratégiques au service d’acteurs ‘locaux’, des priorités économiques et stratégiques
d’évolution des quartiers au service de leur animation via l’appel à entrepreneurs, l’accroissement des échanges,
ont été évoqués alors qu’étaient présentés, d’abord, les résultats des offres précédemment lancées, plus de six
mois auparavant, ainsi qu’une nouvelle série de mises sur le marché. L’éloignement de ces réunions ou l’absence
de certaines informations sur les locaux (surfaces, état du bâti) nuisent à la transparence de cette procédure qui
semble surtout chambre d’enregistrement de décisions prises à l’écart. Un support papier énumérant plutôt que
décrivant les opérations du semestre permettait d’un peu comprendre l’enjeu, économique à défaut de social, de
ces opérations immobilières.
Dans une stratégie issue de réunions communes et d’échanges visant à favoriser les orientations sectorielles
et le professionnalisme des postulants, la Ville, les bailleurs et les équipes de développement local gèrent
ensemble les études de commercialité, la recherche de candidatures commerciales dans les différents quartiers du
18è et la restitution des résultats. Le G.I.E. aurait aussi un rôle de conseil. Mais son intérêt étant de remplir les
locaux avec le minimum de vacances, est-il concevable de faire vite sans ne pas faire mal ? Le besoin d’activités
peut-il se faire au détriment d’une participation des résidents ?
Cette réunion a fait voir plusieurs biais ou ambiguïtés dans la politique appliquée par les élus et, partant, les
bailleurs sociaux. Ainsi,
1°) Il y a un cloisonnement sectoriel de facto : la faible quantité de locaux proposés annuellement -de 20 à 40
pour le 18è- ne pourrait-elle, pour accroître la variété du choix, être compensée par une présentation commune à
l’ensemble des arrondissements ? Dans le même esprit, regrettons que ne soient concernés que les locaux
dépendants des bailleurs sociaux municipaux alors que tous les nombreux autres bailleurs sociaux, qu’ils
dépendent de structures publiques (‘Immo 3F’, ‘La Sablière’, ‘La Poste’, …) ou privées (4France habitation’, …),
sont tenus à l’écart.
2°) Aucun dispositif d’aide à la structuration de projets n’est inclus dans ce dispositif et notamment
d’accompagnement et d’aide au lancement pour les publics fragiles porteurs de projets de nos quartiers …
Même si l’élue organisatrice a balayé cette demande comme hors sujet, l’absence de formations économiques
particulières nuit aux résidents des quartiers de politique de la Ville : ces locaux de proximité devraient permettre
de faire naître et développer une véritable ambition économique locale. Tel n’est pas du tout le cas. Les résidents
ont perdu l’espace qui donnait de la qualité à nos vies et la densification construite ne leur profite pas, faute de
formations et encadrements disponibles adéquats.
3°) Nombres de ces commerces étaient autrefois liés à un appartement, avantage pour les professionnels ‘sans
horaires’ (boulangers, infirmières, …). Les bailleurs ont séparé les fonctions, ce qui est une perte pour les
candidats.
4°)L’arrivée opportuniste d’investisseurs extérieurs bons connaisseurs des circuits de publicité de ces
opérations montre d’autres problèmes :
– cela a, d’abord, poussé à la hausse des tarifs. La Ville n’a plus, ici, de politique sociale, qu’elle compense
par des subventions directes, plus clientélistes …;
– des choix sont faits : au motif qualitatif, il y a refus systématique des activités économiques ‘populaires’
traditionnelles, regroupements de commerces de proximité tels les boutiques de téléphonie, kebabs, fournisseurs
alimentaires en gros ou demi-gros qui sont utiles aux résidents de quartiers et évitent la mort des petites rues;
au contraire, les élus ne font pas obstacle aux commerces de mode, de métiers ‘dans le vent’, notamment dans
l’alimentation, ou de distribution ‘participative’ ou ‘équitables’.
5°) La mise en place du « G.I.E. PARIS Commerces » permet aux élus, alors pourtant que les bailleurs sociaux
concernés sont des S.E.M. de la Ville, de révoquer leur responsabilité sur ces locaux : s’il existe bien une
procédure destinée à permettre une certaine transparence dans l’attribution des logements sociaux, tel n’est pas le
cas pour celle des locaux commerciaux. Or, il s’agit aussi de moyens et ressources publics.

Prochaine réunion, le 7 février prochain.

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