Les conseils citoyens en quête d’autonomie.

paris18La coordination nationale « Pas sans Nous » s’est alliée à l’Institut de la Concertation pour dresser un état des lieux des conseils citoyens et influer sur leur mise en oeuvre. L’occasion, aussi, de mettre en débat la diversité des conseils citoyens, leurs différences en matière de modes de fonctionnement et d’indépendance ainsi que leurs problématiques communes, à savoir les résistances qu’ils doivent affronter pour obtenir le droit d’intervenir sur les politiques publiques locales.

 

Pour concrétiser (enfin) la promesse de renouveau de la démocratie participative dans les quartiers populaires, il
faut former les habitants… autant que déformer les institutions. C’est le constat univoque dressé par la
coordination « Pas sans nous » et l’Institut de la concertation, à l’issue d’une journée d’évaluation des conseils
citoyens, organisée vendredi 10 juin au Palais de la Femme à Paris.

Dès l’entame des débats, donc, le ton changeait de celui habituellement employé par le Commissariat général à
l’égalité des territoires, les associations d’élus et/ou de certains professionnels de la politique de la ville. Il n’était
pas question, ici, de se gargariser du « succès » de ces nouveaux dispositifs de participation citoyenne, tant bien
même seule la moitié sont aujourd’hui installés et une infime minorité ont participé à l’élaboration des contrats de
ville 2015/2020.

Pour autant, « nous ne sommes pas là pour dire que tout est négatif » a tenu à rectifier d’emblée Mohammed
Mechmache, fondateur de l’association AC Le Feu à Clichy-sous-Bois et aujourd’hui membre de la coordination
« Pas sans nous ».

Un bilan provisoire mais indépendant

« Nous sommes par contre déterminés à réaliser un Service après-vente exigeant de ces dispositifs de
participation institutionnalisée. Tout doit être fait pour que les conseillers citoyens puissent réellement se saisir
des sujets de fond et non pas seulement débattre des prochaines fêtes de quartier » continua ce co-auteur, avec
l’universitaire Marie-Hélène Bacqué, d’un rapport sur « la réforme radicale de la politique de la ville » ayant pris la
poussière sur les étagères du ministère de la Ville. D’où leur souhait d’organiser un forum public, sur la base
d’une étude « indépendante » des Pas sans nous et de l’Institut de la concertation, dressant leur propre bilan des
conseils citoyens, et qui sera mise en ligne prochainement.
A leur initiative, plus de 200 citoyens actifs, militants associatifs des quartiers et professionnels de la démocratie
participative ou de la politique de la ville ont donc débattu librement. Plusieurs idées, « constructives sans être
forcément consensuelles », sont ressorties de leurs discussions. Parmi elles :
« réaliser des actions concrètes dès l’installation du conseil citoyen » ;
« disposer de recours pour se faire entendre des institutions peu coopératives » ;
« obtenir des moyens financiers permettant d’indemniser ou de défrayer les conseillers citoyen …

POUR ALLER PLUS LOIN

La « participation des habitants », révélateur des paradoxes de la politique de la ville
Conseils citoyens : les professionnels de la politique de la ville veulent y croire
Banlieues : la participation citoyenne convainc les élus mais reste à consolider
Participation citoyenne : « le blocage vient essentiellement des élus » estime Julien Talpin
« La politique de la ville n’a pas les moyens d’assurer l’égalité entre tous » – Marie-Hélène Bacqué

Laisser un commentaire